Nature

Résidence au fil de l eau : Mondes Nouveaux

MONDES NOUVEAUX

8 jours riches d’échanges et de créativité autour du peuplier noir, sur les bords de la Loire, projet brillamment mené sur plusieurs années par l’artiste Louis Guillaume… inspirent chacun des participants : Anatole Pinel - Celia Calvez - Agnès Schermann - Gwennina Moigne - Zoé Guinut - Daniel Bourgeais - Pierre Ardouin - Olivier Dohin sur la toue cabanee de Fabien Rollet

Les pyramides Maya

Les pyramides Maya m’inspirent par la simplicité et la géométrie complexe de leurs architectures. Toutes différentes mais bâties selon les mêmes principes. Nord-Sud ; Est-Ouest. Reflets d’une civilisation orgnanisée et hiérarchisée.

Dans mon travail actuel sur les socles, présentoirs, globes, reliquaires, ou comment présenter une oeuvre, scénographie et mise en espace, j’y vois des sculptures. L’imbrication harmonieuse de paliers et d’escaliers fait naître dans mon imaginaire une diversité de formes et de matériaux.

Calakmul

Cette année c’est pour moi l’occasion de découvrir des sites maya, d’élargir et de comprendre mieux cette culture toujours vivante dans les “ejidos”, sur les sites.

CALAKMUL avec Herminio. C’est un jour de chance. Nous voyons toutes sortes d’oiseaux -el trogon, el cojolita, chachalakas, toute une famille de tejones-. Los monos aviadores , los monos arana. Le temps est à la pluie. Les singes hurleurs appellent la pluie, invoquent le dieu de la pluie Chaak par leurs cris. Effectivement il pleuvra une bonne partie de la nuit. Les arbres sont d’une beauté apaisante.

Les temples de RIO BEC au coeur de la jungle, inaccessibles. Les habitants del ejido 20 de Noviembre avec lesquels nous nous mettons en contact, défendent jalousement ce haut lieu de spiritualité maya, connecté avec l’au-delà -13 ciels- et l’infra-monde -9 couches-.
Les tours servaient d’observatoires. Les mayas utilisaient une pierre translucide -Sasil Tunich- comme lentille grossissante. On y voit le dieu de la pluie Chaak , un homme a genoux l’invoquant devant un épi de maïs sec, Kaan le dieu serpent de la vie, Ik le dieu du vent qui amène la pluie, les symboles des arbres qui reçoivent eau et lumière, donnent les fruits et enfoncent leur racines dans la terre. Toujours le lien entre le ciel, la terre ou vit l’homme et l’inframonde. L’architecture Est ou se lève le soleil, naissance, l’Ouest ou il disparait, la mort, le Nord et le Sud.
Nous y arrivons dans la vieille pick up d’Humberto après des kilomètres de chemins bourbeux. Un choc, une révélation.

Les sculptures calcinées

Ce soir il neige. J’écris de ma chambre près de l’unique poële.

Etre confrontée au passé ? Je préfère regarder devant !

Alors aller de l’avant en se ré-appropriant le passé.

On lit dans les contes et légendes que le héros pour mériter l’amour de la princesse, doit traverser une forêt obscure et pleine de dangers. Il ne peut prendre un autre chemin. C’est le chemin initiatique.

Les monstres se promènent librement dans l’atelier : je suis en bonne compagnie ; je dois choisir ce que j’emporte et ce qui reste

Les sculptures calcinées. Alignées comme des soldats. Pleines de poussière.

Réalisées en 2008. Patinées au feu. Je me souviens que j’essayais de capturer les noirs du charbon et les si volatils et si subtils gris et blancs de la cendre. A cette époque je brûlais tout. Fascinée par ces couleurs en noir et blancs infinis. C’est une image assez dramatique de la vie. Je regardais fascinée la Corse brûler cet été là. Je savais que ce n’était pas un chemin où m’attarder trop longtemps . Ici nous avons une photo des citrons brûlés.