2020 = 40

40 comme la quarantaine, comme les 40 jours dans le désert, comme les 40 voleurs... 40 c’est le multiple. C’est beaucoup, c’est longtemps.

La croix, anthropomorphe, christique, abstraite dans sa géométrie, grégaire par accumulation.

On retrouve dans cette oeuvre des thèmes qui me sont chers :  à la fois la volonté de réunir, de rassembler, et la sensation d’être reliés les uns aux autres, ligaturés. Il en découle un sentiment de solidarité.

Ici je montre les croix-modules une à une dans leur individualité.

Œuvre née de cette année 2020. Je travaille actuellement à l'élaboration d’une œuvre composée d’ éléments, croix-modules, attachées les unes aux autres. Un conglomérat de croix.  Une montagne de croix.

Je souhaite avec cette œuvre participer à une exposition collective qui montre les œuvres nées de cette difficile et souvent terrible année.

LES SOCLES

Sous le auvent des tas de vieilles poutres. Beaucoup ont servi a la construction du plafond à caissons du studio son. Elles viennent probablement d’une ancienne charpente, mais de quand sont-elles ? Je l’ignore. Comme les pierres elles ont servi, servent et serviront.
Le socle est aussi important que la sculpture.
Travailler ce vieux chêne c'est comme jouer de la musique sur un bel instrument. L aubier est parfois véreux, mais jamais le coeur du bois beaucoup trop dûr et dense. Je rabote avec un vieil outil ; les lignes onduleuses se révèlent peu à peu 40, 80, 120, 180, …..le ponçage révèle les secrets du bois. C est de la magie.

Journal de bord ... Une croix par jour

1,2,3,4,5,6,7,8……40

Quarante jours et quarante nuits. It rained forty days and it rained forty nights comme dans la chanson de Louis Armstrong.
J’ai remis l’imprimante 3 D en marche le 9 mars. Le ronron obsédant et le bruit du compresseur. Plus les jours passent et plus ça me vrille la tête, comme la menace du COVID 19 sur nos têtes. Impossible de ne pas y penser. J’enchaîne des croix et des croix ; ca ressemble à un cimetière militaire. Ce n’est pas mon propos.
Mais plutôt créer des modules, tous identiques et tous différents et les assembler.
C’est vrai finalement l’artiste raconte toujours la même histoire, écrit le même livre…..
Pour l’heure j’ai de l’avance sur la quarantaine : j’en suis au numero 25.

Le nouveau monde de Charlotte PERRIAND

Le nouveau monde de Charlotte PERRIAND à la Fondation LVMH : Proposition d’une synthèse des Arts avec Le Corbusier, Pierre Jeanneret, Picasso, Fernand Léger, Hartung.... Formes utiles, art brut directement inspiré de la nature et de ses courbes. Outre l’Art d’habiter, son oeuvre nous invite à repenser le rôle de l’art dans nos vies.

Jusqu’au XVII e siècles il n’y a pas de pièces dédiées. Toutes les pièces ont la même surface ; servent de chambre avec des lits fermés que l’on monte le soir, de salle à manger où l’on dresse la table, de salle où l’on reçoit. Pas de tout à l’égout, pas de chauffage, pas d’eau courante, pas d’électricité : on peut s’installer partout. Quand on part en voyage on emporte ses meubles. J’aime ce nomadisme, ces espaces modulables, multifonctionnels qui appellent le mouvement, la vie en commun.
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Réouverture du Musée d’Art Moderne après travaux. Hans HARTUNG : La Fabrique du Geste. A ne pas manquer. Les espaces vastes et clairs entrent en résonance avec les toiles. Puissant, construit et libre. Spontané et ordonné. La couleur des fonds est infiniment lumineuses, les noirs sont sans limites. Ce sont des toiles avec lesquelles on aimerait vivre sans se lasser.

Vie et travail

Et toujours un seul lieu réunissant vie et travail. Comme au théâtre : unité de lieu, unité de temps, unité d’action.
Je retrouve la même disposition, les mêmes meubles laqués blancs, mais l’espace s’est considérablement dilaté. Gulliver au pays des Lilliput. Alice au Pays des merveilles.
Nous pouvons considérer que l'oeuvre en cours en ce moment c’est l’Atelier : s’approprier la lumière et l’espace du point 8FW58N53+JR.

Chassy ferme-château, au nom gallo-romain : chez Cassius
En U face au soleil couchant. Les journées y sont plus longues.

Jeudi 14 novembre
Temps pluvieux, 1°, de la boue partout. Les travaux de terrassement continuent.
Les radiateurs sont branchés depuis ce matin dans la mezzanine.
Vendredi 15 novembre
Il a neigé ce matin.
15 h je traverse la cour sous la pluie avec mon cartable (bureau volant depuis des mois) , mon ordi, l’aspi, des chiffons, un café, une bouteille d’eau…..
18 h 27 la sono est branchée : Lana del Rey Ultraviolence. Demain cartons
Samedi 16 novembre : 9 h. Une douce chaleur et une belle lumière m’accueillent.
Les rangements continuent. Les piles de cartons semblent intarissables. Je jette, j’archive, je classe
Mardi 19 novembre : les plans de travail, les tréteaux sont arrivés ce matin et demain les sièges de bureau. Ca y est. C’est fait.

Je descend dans ma tenue de cosmonaute m’attaquer à l’aménagement du grand Atelier vaste espace isolé mais non chauffé. C’est une autre histoire. En avant c’est parti !

Déménagement

20 septembre 2019 est un grand jour. Á Chassy depuis hier. Au petit matin arrivée des camions de déménagement et arrivée des huisseries du Portugal. La journée sera rude. Le déchargement est rapide et méthodique. Dès le lendemain les fenêtres et les portes se montent avec une surprenante rapidité.

Vendredi retour sur place. Les huisseries ont été posées. Malgré un problème avec l’arc d’une des portes qui laisse un jour de 10 cm, on peut considérer cette phase du chantier terminée. C’est une étape décisive.

Occuper l’espace : l’Atelier

Atelier : lieu organisé, fonctionnel, ordonné, outillé. Chaque situation doit se résoudre avec efficacité, chaque geste trouver son outil “à portée de main”
Les travaux ont pris du retard. Nous arrivons dans un espace ouvert à tous les vents ; mon bureau parait tout petit, pas de meubles de rangement, pas d’étagères.
Des cartons et des caisses.

L’arrivée des enfants balaye tout état d’âme ; en un instant ils ont investi l’espace-atelier converti en espace de jeux idéal, en vélodrome de rêve. On y fait des tentes, de la bicyclette, de la patinette ; on y campe, on y joue, on y pique-nique quand il pleut et même quand il ne pleut pas.
C’est aussi le dépaysement pour mes sculptures qui regardent tout cela avec étonnement.

Déménagement des ateliers

Déménagement des ateliers, du bureau, des meubles rangements, des bibliothèques, des fours, du piano. Que dire d’un déménagement ? Démonter le décor et aller planter sa tente ailleurs ? Plutôt occuper autrement l’ espace . Voir les choses sous un angle nouveau. Dans le cas présent aller vers un espace beaucoup plus grand, même si rien n’est prêt. Au dernier moment, non les meubles de rangement ne rentrent pas dans le camion. Comme les huisseries ne sont pas posées, un mois de retard je sais c’est normal, je ne m’en préoccupe pas outre mesure. Avanti. On démarre.
Les montagnes de bois, de poutres et de planches que nous avons sur place serviront aux étagères et plans de travail.

En une semaine nous avons poncé 42 poutres ! Les conditions de travail sont optimales : sous couvert et à l’air libre. Les enfants eux aussi occupent l’espace voient les choses sous un autre angle et à leur manière!

Troisième été à Chassy

De retour à Paris pour du travail. Il fait 42 °. Accablée de chaleur je rêve du bruit des vagues et de mer bleue. Arroser le jardin tout à l’heure. Comme la fraîcheur, la terre mouillée fait remonter en moi le souvenir de mon enfance, l’odeur qui me réveillait à l’aube et le bruit du tuyau sur le gravier. La mer sentait la pastèque. Nous cueillions des figues au retour de la plage.
Surtout demain arriver tôt à Chassy et aller me plonger dans la rivière glacée. La tête sous l’eau qui fait mal, retrouver mes contours.

New York

A New York j'ai eu la joie de retrouver ma soeur Estelle Fournier Art Advisor at Partner in Art, Co-Chair at Summit Public Art. Nous partageons notre passion commune pour l'Art Contemporain. En mai dernier nous sommes allées ensemble à la Biennale du Whitney et visiter le King Storm Park. A l'amour de l'Art, aux projets que nous avons réalisés, s'ajoute une profonde amitié.

PARTIR - EMIGRER

L’immigration est de tous les temps. Faire ses paquets. Partir. Tout quitter. Fuir. Partir en groupe, en famille. C’est une cassure, un bouleversement dans le cours d’une vie.

On part dans des conditions plus ou moins dramatiques. Même si l’Espoir domine l’on émigre rarement de gaité de coeur, plutôt la peur au ventre.

Installation D’Galerie 2018 : mon Installation pour l’exposition LIEN avait pour thème l’immigration actuelle. D’un côté les migrants, de l’autre un monde rêvé : organisé et opulant. Au milieu la mer bleue, la Méditerranée à traverser. Le filet rouge : les naufragés, ceux qui n’arrivent jamais .

Lors de mon voyage à NY en mai 2019, je suis retournée à Ellis Island. Toujours poignant.

Biennale Whitney 2019: Maïa Ruth Lee - Bondage. Le thème des bagages sagement pliés

New Museum mai 2019 : Je découvre le formidable et saisissant travail de Nari Ward.

Les pyramides Maya

Les pyramides Maya m’inspirent par la simplicité et la géométrie complexe de leurs architectures. Toutes différentes mais bâties selon les mêmes principes. Nord-Sud ; Est-Ouest. Reflets d’une civilisation orgnanisée et hiérarchisée.

Dans mon travail actuel sur les socles, présentoirs, globes, reliquaires, ou comment présenter une oeuvre, scénographie et mise en espace, j’y vois des sculptures. L’imbrication harmonieuse de paliers et d’escaliers fait naître dans mon imaginaire une diversité de formes et de matériaux.

Musée des Avelines

Musée des Avelines. Janvier à Mars 2010 Un moment fort. L’origine des Envols.
Il y a 9 ans

En janvier 2010, j’ai eu la chance de faire au Musée des Avelines de Saint-Cloud une grande exposition. La directrice du musée, Emmanuelle Le Bail, lors des portes ouvertes, avait vu la série des 20 grand personnages-oiseaux de grès que j’avais réalisés dans l’atelier de Gérard Bignolais. Elle m’a donné carte blanche dans le cadre de “ Un artiste, un univers” pour occuper la grande rotonde et les salles réservées aux expositions temporaires.
Ce fut une expérience extraordinaire. Occuper un tel espace m’a beaucoup inspirée. Titre de l’exposition: Envol
Olivier Riols, avait amicalement recréé le jardin à l’intérieur du musée où mes oiseaux ont tout naturellement pris place.
Claude Gafner avec lequel je travaillais la photo, m’a aidée dans la scénographie.
Simon Binna, jeune artiste camerounais était alors mon assistant.
Dans le cadre d’un musée d’art et d’histoire, d’un musée de France, je devais être très présente pour aller à la rencontre des publics, des écoliers, des enfants des ateliers du musée, je devais parler, assister à des conférences, être là. Il y a eu une improvisation au piano de Jean-Luc Guyard sur mes oeuvres, un catalogue, de beaux articles sur mon travail. Tout était bien organisé, intéressant et enrichissant. Je retrouvais le plaisir de travailler avec les institutions que j’avais expérimenté à la Comédie Française, à l’Opéra ou dans les théâtres nationaux quand je faisais des costumes. Aussi à l’étranger quand j’ai exposé dans les galeries des ambassades ou des alliances françaises.
A l’époque tout cela me paraissait normal or c’était exceptionnel.

Paris Contemporary Drawing Fair

Dimanche dernier jour. Tout le monde est dehors dans Paris. Premier soleil de Printemps.

Il y a foule à Drawing Now. Tant mieux, mais pour regarder du dessin trop de monde, trop chaud, trop de bruit, trop de mots.

Mes yeux se posent, se reposent, s’évadent sur des oeuvres géométriques, construites, minimalistes ; C’est beau, poétique, maîtrisé.

Albert Einstein “La perfection des moyens et la confusion des buts semblent caractériser notre époque.” Là on est souvent en droit de se demander où est la perfection des moyens ?
Les concepts sont confus, usés à force d’avoir été triturés dans tous les sens. Le concept ne suffit pas et ne peut remplacer l’oeuvre.

Calakmul

Cette année c’est pour moi l’occasion de découvrir des sites maya, d’élargir et de comprendre mieux cette culture toujours vivante dans les “ejidos”, sur les sites.

CALAKMUL avec Herminio. C’est un jour de chance. Nous voyons toutes sortes d’oiseaux -el trogon, el cojolita, chachalakas, toute une famille de tejones-. Los monos aviadores , los monos arana. Le temps est à la pluie. Les singes hurleurs appellent la pluie, invoquent le dieu de la pluie Chaak par leurs cris. Effectivement il pleuvra une bonne partie de la nuit. Les arbres sont d’une beauté apaisante.

Les temples de RIO BEC au coeur de la jungle, inaccessibles. Les habitants del ejido 20 de Noviembre avec lesquels nous nous mettons en contact, défendent jalousement ce haut lieu de spiritualité maya, connecté avec l’au-delà -13 ciels- et l’infra-monde -9 couches-.
Les tours servaient d’observatoires. Les mayas utilisaient une pierre translucide -Sasil Tunich- comme lentille grossissante. On y voit le dieu de la pluie Chaak , un homme a genoux l’invoquant devant un épi de maïs sec, Kaan le dieu serpent de la vie, Ik le dieu du vent qui amène la pluie, les symboles des arbres qui reçoivent eau et lumière, donnent les fruits et enfoncent leur racines dans la terre. Toujours le lien entre le ciel, la terre ou vit l’homme et l’inframonde. L’architecture Est ou se lève le soleil, naissance, l’Ouest ou il disparait, la mort, le Nord et le Sud.
Nous y arrivons dans la vieille pick up d’Humberto après des kilomètres de chemins bourbeux. Un choc, une révélation.

Mérida

Bonheur de retrouver Merida sur mes 2 pieds !! De retrouver ma famille, mes amis et de faire avancer mes projets.

Rendez-vous de travail avec Aniria Nava Ponce ma partenaire chez Aforo. Visite de l’exposition France e motion à l’Alianza Francesa et rendez-vous avec le directeur Alexandre Guillochon en vue d’une future exposition.

A l’entrée de l’Alianza Francesa, une fresque de...représente les grands hommes qui ont participé à sa fondation. Parmi eux Jean Jaures, Jules Verne, Louis Pasteur, Ferdinand de Lesseps, Jules Ferry. Impressionnant. Mais où sont les femmes?